Par Renato Cudicio, MBA, Président de Glocal Robotics Europe
La réponse dépend des critères qui circonscrivent la question. En termes de gains d’efficacité des opérations et de rétention des employés, la réponse est non, y compris dans le domaine de la sécurité. Pour les personnes mal intentionnées, la réponse est différente.
Cette question « Faut-il se méfier des robots? » était le thème de l’émission le Débat de midi sur France Inter à laquelle j’ai récemment été invité à participer. Avec pour point de départ une étude de l’OCDE qui prévoit la perte de millions d’emplois au profit des robots dans les prochaines années, Laurence Devillers, professeur en IA et éthique à Sorbonne Université et au CNRS, Nathalie Nevejans, professeur de droit à l’Université d’Artois, et Antonio Casilli, professeur de sociologie à l’Institut polytechnique de Paris, et moi-même avons survolé quelques aspects de cette vaste question pour, globalement, arriver à la conclusion que les robots peuvent nous apporter beaucoup, mais qu’il faut bien encadrer leur utilisation. Avec autant de sujets abordés – des robots industriels aux assistants personnels en passant par les robots militaires et les enjeux environnementaux –, la réponse en demi-teinte, plutôt positive, était le mieux que l’on pouvait obtenir en une heure d’émission à grande écoute.
Pourtant, la réponse est très claire lorsque l’on se limite à deux sujets que je connais bien : l’automatisation des processus par la robotique (RPA) et les robots autonomes de sécurité.
Pour mémoire, la RPA s’appuie sur des robots logiciels qui reproduisent rapidement et sans erreur des milliers de tâches administratives réalisées par des humains.
Dans les entreprises, faut-il se méfier de ces robots de type RPA?
=> Non, si vous adoptez dès aujourd’hui une stratégie de petits pas pour intégrer ces robots dans vos équipes et vos processus.
=> Non, si vous considérez que les robots, en réalisant un travail peu intéressant, vont augmenter le niveau de satisfaction et la rétention de vos employés.
=> Non, si vous envisagez les robots-logiciels comme un investissement et pas comme une dépense.
Et dans le domaine de la sécurité, faut-il se méfier des robots autonomes de surveillance?
La réponse, très similaire, concerne ici deux parties : les entreprises de sécurité et les personnes tentant une intrusion sur un site ainsi protégé.
Pour les entreprises de sécurité :
=> Non, car les robots sont une des rares réponses technologiques au manque de personnel.
=> Non, puisque les robots augmentent la rentabilité des opérations.
=> Non, parce que les robots accroissent l’efficacité de la surveillance périmétrique sur les grands sites tout en réduisant les risques pour les agents.
=> Non, car faire équipe avec des robots permet de valoriser le travail des agents et facilite le recrutement.
Et pour les intrus :
=> Oui, car un robot voit à 360 degrés.
=> Oui, car un robot autonome peut évoluer dans le noir et en silence.
=> Oui, car un robot filme et enregistre tout en permanence.
=> Oui, car un robot peut déclencher une alarme très sonore et très visuelle au plus près de l’incident.
=> Oui, car un robot peut être téléopéré par un agent de la centrale de surveillance pour effectuer une levée de doute
=> Oui, car un robot peut pousser des pointes à 30 km/h pour se rendre sur le lieu d’une intrusion.
Donc, oui, les personnes mal intentionnées doivent se méfier des robots autonomes de sécurité comme le THALAMUS.